Maintenir mon métier dans un environnement plus sain après un cancer
Retrouver un équilibre personnel et professionnel après mon cancer
Cécile F.
- A suivi le module (reconstruction personnelle et retour dans l’emploi),
- A Montpellier
- Mai- Septembre 2023
- A eu un cancer du sein
- Métier : professeure des écoles
Suivi par la coach professionnelle : Christophe G..
La déclaration de mon cancer a été pour moi dans en premier temps une occasion de pause, ayant compris qu’il fallait avant tout que je prenne soin de moi, ce que j’ai fait. Puis, comme je suis professeure des écoles, il m’a semblé évident que je reprenne mon travail à la rentrée scolaire qui a suivi puisque j’avais fini les traitements de rayons depuis 6 mois, que je m’étais bien reposée et qu’en plus, je bénéficiais d’un mi-temps thérapeutique.
Personnel
J’ai mis alors 2 mois à me rendre compte que je me maltraitais en m’obligeant à aller travailler alors que je pleurais tous les week-ends et même en réunions d’équipe ! Cette dépression m’a obligée à regarder ma vie en face. Durant ma période de soin, j’avais vu l’existence du « jour d’après » mais ne me sentais pas concernée, considérant que je vivais très bien ce cancer et ses soins. En plus, j’avais fait une reconversion à 50 ans qui correspondait aux aspirations que j’avais depuis longtemps…
Ma période d’arrêt s’est prolongée de mois en mois durant lesquels j’ai pris conscience que j’avais perdu quelque chose dans ma vie professionnelle et qu’il fallait que les choses changent dans ma vie personnelle. C’est alors que je me suis souvenue de l’existence du « jour d’après » et j’ai eu l’intuition que l’association pouvait m’aider à répondre à mes questions essentielles parce qu’elle se trouvait exactement à l’intersection de ma problématique : me reconstruire personnellement et professionnellement après un cancer du sein.
Ces 5 mois ont été d’une richesse extrême pour moi. Durant tout le parcours, je me réjouissais d’avoir la chance de pouvoir travailler sur moi avec une structure aussi adaptée à la période de la vie que je vivais. J’avais la chance d’avoir un suivi psychologique en parallèle ce qui m’a permis de profiter d’autant plus de ce qui était proposé pour avancer. C’est en femme debout prête à construire un avenir plein de promesses que je clôture cette session.
Professionnel
La déclaration de mon cancer s’est faite juste au moment où je me disais que je pouvais enfin me faire confiance après 5 années de découverte dans cette nouvelle profession de professeure des écoles que j’avais choisie à 50 ans.
Lors de la reprise du travail 1 ans après, j’avais complètement perdu confiance en moi, n’étant plus capable d’assurer mon travail devant ma classe de tout-petits/petits et moyens. A l’occasion des ateliers, j’ai pu réaliser que je ne pouvais plus dire que j’étais passionnée par ce métier. J’ai alors commencé à réfléchir sur d’autres activités professionnelles me correspondant plus après ce chemin de reconstruction qui se faisait peu à peu. Puis, au fil du temps, j’ai pris compris que, ne plus être passionnée ne voulait pas forcément dire ne plus aimer mais remettait le travail à sa juste place. N’avais-je pas comme objectifs de trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle ? Et comme dans ces ateliers nous apprenons, n’y aurait-il pas une possibilité d’une double activité m’assurant sécurité et poursuite de mes convictions ?
Je repars donc avec l’envie de reprendre mon métier en demandant à aller le faire dans un département où je serai plus proche de la nature (élément qui s’est imposé à moi lors des ateliers), avec un plan de travail me permettant de cheminer vers une activité complémentaire autour de l’écologie intégrale répondant à de nombreuses aspirations que j’ai pu mettre à jour dans les ateliers.
Expérience du groupe
C’est une occasion exceptionnelle de vivre ce temps avec d’autres femmes ayant leur propre parcours, certes, mais avec ce sentiment de parler le même langage. Les écoutes bienveillantes et les encouragements des autres filles contribuent à la reconstruction. Cheminer ensemble est un cadeau formidable car regarder le chemin des autres pendant 5 mois nourrit notre propre chemin ne serait-ce que par la joie de voir les autres s’épanouir. Vivre la sororité est une occasion à ne pas rater. Nous-mêmes avions pris l’habitude de prolonger la matinée en mangeant ensemble et même en s’offrant 3 journée en Cévennes pour une randonnée.
La méthode d’accompagnement
Les ateliers ont un déroulement très structuré, donnant un cadre pour avancer mais lançant aussi la place et le temps pour l’expression de chacune. Même si, en tant que participantes, on peut se sentir bousculées, il y a, chez le coach, dans la manière d’accompagner chacun, une véritable volonté d’aider à rechercher le meilleur de soi-même (dont on n’a pas toujours conscience) et on finit par se rendre compte que c’est ça qui va nous permettre d’avancer.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes ne connaissant pas ces accompagnements
Allez voir « le jour d’après », n’hésitez pas à échanger avec les personnes qui ont suivi les ateliers pour goûter un peu à ce qui se vit.
Saisissez cette chance qui est donnée, après un cancer, d’être accompagnée dans ces ateliers qui permettent de mieux se connaître personnellement car c’est un bilan de compétence qui est vraiment adapté à des personnes ayant vécu la maladie. Pas sûr qu’on puisse trouver ça ailleurs…
En quoi et comment recommanderiez-vous ces accompagnements ?
Personnellement, je croyais avoir traversé ce cancer sans être vraiment ébranlée. La dépression m’a montré que si…
Lorsque j’ai assisté à une réunion d’information et que j’ai entendu les témoignages, j’ai réalisé que c’était exactement fait pour moi. 5 mois d’atelier après, je confirme ! Faire les ateliers, c’est aller vers soi personnellement et professionnellement. Entre chaque atelier nous sont proposés des exercices dans un délai qui nous laisse le temps de réflexion. Prenez ces temps au sérieux, profitez pleinement des outils qui sont à votre dispositions. Parfois, ça nous bouscule et on aurait envie de laisser tomber. Mais ça vaut le coup, c’est un outil précieux pour la suite de notre parcours…
Participer à ces ateliers est un énorme cadeau que l’on se fait. J’en ressors grandie, j’ai repris confiance en moi, je sais que l’avenir est encore plein de surprises qui valent le coup d’être vécues. Et puis, quelles belles amitiés !
Merci pour cette magnifique intuition du jour d’après !!
Cécile F.